Départ en retraite du Chef de Corps des Pompiers

Extrait du trait d'Union 2020 : 

L’Adieu des Pompiers de Moussey.

C'est Didier Walk et son fils Florian qui nous ont reçu au local des pompiers à Moussey. Didier, est retraité mécanicien, Florian est lui Responsable Qualité Service. Avant d'aller plus loin, une précision s'impose; les pompiers sont structurés de la façon suivante :

- Un centre d'intervention sous la responsabilité du SDIS 57.

- Une amicale: association pour améliorer le quotidien des pompiers et renforcer le lien et la cohésion. Didier Walk fait partie des effectifs depuis le 01 Juin 1977. A cette époque ils étaient une vingtaine de pompiers à la commune. Devenu chef de centre en 1992, il a ensuite été nommé lieutenant. Florian est lui passé par les JSP (Jeunes Sapeurs-Pompiers) d'Avricourt dès ses 16 ans. Il a ensuite rejoint le corps de Moussey en 2008, année où il créa l'amicale, il est aujourd'hui sergent.

Parlons grades, que ce soit pour les pompiers volontaires ou professionnels, cela marche de la même façon. Il y a 3 catégories : homme du rang, sous-officiers et officiers (du 2ème classe au colonel). Chez la famille Walk, être pompier est dans l''ADN : René (père de Didier) faisait partie des rangs, Claire (sœur de Florian) fait comme son frère et son père partie des rangs. Se mettre au service des autres pour les sauver, un don de soi qui les unit naturellement.

Les pompiers à Moussey, c'est une longue histoire. On trouve en effet des archives en allemand à la mairie. Dans ses souvenirs plus proches, Didier se souvient de son père qui sonnait le clairon devant la maison pour prévenir ses collègues! Puis les choses ont évolué, on entendait la sirène (située en haut de l’église), ensuite on a appelé les pompiers du village au téléphone, aujourd'hui on fait le 18 ! Dans l'histoire plus récente des pompiers, il y a une date charnière : c'est l'an 2000. Il y a un avant et un après 2000. Explications : Avant 2000, les communes géraient leurs pompiers, et ceci de A à Z. Les communes fournissaient les équipements (uniformes, casques mais aussi camions, motopompes) ainsi que les locaux. A Moussey, les pompiers étaient bien dotés : ils furent parmi les premiers a posséder les fameux casques F1 (qui lui fut remis le samedi 6 février lors de la cérémonie officielle de la "remise du casque" qui symbolise le départ du corps des sapeurs pompiers). Didier se souvient aussi du tailleur Spinalien qui venait prendre les mesures de chacun pour faire les tenues d'apparat ! En ce temps là, avoir de la volonté et de l'engagement suffisait pour rejoindre les rangs des pompiers. Les incendies étaient les principales interventions. Même si les hommes étaient également appelés pour toute une kyrielle d'interventions mineures, telles que déboucher des fosses septiques, éliminer des nids de guêpes ...

Après 2000, c'est la départementalisation. Les ressources sont partagées afin d'obtenir une plus grande uniformisation des centres de secours sur le territoire. A partir de ce moment là, des formations deviennent obligatoires, et il faut également avoir des aptitudes sportives.

Aujourd'hui, pour prétendre être pompier, il faut suivre 5 semaines de formation sur 3 ans et passer des examens médicaux réguliers (un camion spécialement dédié circule sur le département). Le secours à la personne est devenu la première cause d'intervention des pompiers.

Et en terme de rémunération ? Les pompiers sont payés à la sortie, mais lorsqu'ils font des formations, ils sont également indemnisés. Des accords peuvent être passés avec l'employeur pour faciliter cet engagement, engagement parfois prenant. Prenant, le terme est d'autant plus juste depuis la mise en place d'une application. Par le biais de cette appli, les pompiers doivent penser en permanence à se déclarer disponibles ou indisponibles. De leur statut déclaré dépend l’organisation des hommes sur le terrain en cas d'intervention. C'est à Metz que le Centre de traitement des Alertes évalue les situations, les localisations et la disponibilité des hommes et du matériel pour les envoyer sur le terrain. Le 31 décembre prochain le centre d'intervention de Moussey sera fermé. Pourtant dans les années 2000 c'est 40 à 50 sorties par an qui étaient réalisées. Alors pourquoi cette fermeture ? Et bien tout simplement par manque d'effectifs. Les jeunes qui font leur vie ailleurs, les exigences nouvelles suite à la départementalisation, font que depuis 2005 les effectifs ont été en baisse constante. Si bien qu'aujourd'hui seul Didier restait à Moussey, or il faut être minimum 2 pour pouvoir intervenir. C'est donc le cœur gros et après 43 ans passés chez les pompiers de Moussey, que Didier vient de tourner une page.

Sa plus grande fierté : Avoir été chef de centre et avoir su transmettre ce don de soi à mes enfants. Et demain ? Faire en sorte que l'amicale dure. Faire en sorte que la totalité des fonds récoltés soit reversée aux œuvres des pupilles (aide aux familles ayant perdu un parent en intervention). Son coup de gueule : Entre chaque département, les exigences sont différentes pour devenir pompier, à quand une harmonisation ?


Merci encore Didier pour votre implication au service des autres pendant toutes ces années, et profitez bien de cette nouvelle carrière qui s'ouvre devant vous, celle de retraité.

Diaporama